RICHA MOORJANI CÉLÈBRE LA GLOIRE DE GRANDIR

L'actrice de Never Have I Ever revient sur le chemin qui l'a amenée à jouer un rôle qui lui semble plus proche que jamais d'elle-même.

Richa Moorjani a plusieurs rôles majeurs à son actif, mais son implication dans le monde artistique remonte à son enfance. « Mon premier rôle d'actrice amateur remonte probablement à l'école primaire, où j'ai joué le roi des fées dans une production de Poucette lors d'un camp d'été de théâtre pour enfants », se souvient la jeune femme de 32 ans, qui partage l'affiche de la série Netflix à succès Mes premières fois et a déjà collaboré avec la scénariste sur son film éponyme, The Mindy Project. « J'ai commencé à jouer très jeune. J'ai grandi dans une famille très artistique. Mes parents sont tous deux musiciens. J'ai commencé à apprendre la danse classique indienne vers l'âge de cinq ans et je me suis passionnée pour tout ce qui touche aux arts. Mon rêve de toujours était de faire un jour de la télévision et du cinéma. »

Si Moorjani a certainement réalisé ce rêve d'enfant, elle peut désormais se vanter d'avoir joué dans une série qui a intégré le Top 10 mondial de Netflix et d'avoir remporté le casting international parmi plus de 15 000 candidats. Mes Premières Fois a récemment été renouvelée pour une troisième saison, juste à temps pour lancer le monde dans la nouvelle année scolaire, sur les traces de cette célébration touchante de la jeunesse, dans toute sa splendeur et sa confusion à la fois.

Les moments comiques, liés aux tribulations des amitiés et des premiers amours au lycée, ne manquent pas, et la série en tire pleinement parti. Mais au-delà du drame de la cour de récréation, Mes Premières Fois s'articule également autour de la vie familiale de Devi, 15 ans, interprétée par Maitreyi Ramakrishnan, avec sa mère veuve Nalini, interprétée par Poorna Jagannathan, et sa cousine indienne Kamala, parfaitement figurée par Moorjani. La série est largement reconnue pour son portrait révolutionnaire de femmes sud-asiatiques, héroïnes aux multiples facettes – une rareté à la télévision américaine.

Obtenir le rôle de Kamala a non seulement permis à Moorjani de concrétiser ses rêves de star télé, mais aussi d'en réaliser un autre. « Je n'ai jamais était un rêve pour moi, avant même de savoir qu'il existait : participer à une série mettant en scène une famille américaine d'origine sud-asiatique avec de nombreux personnages sud-asiatiques… une série qui a trouvé un écho auprès du public du monde entier pour tant de raisons différentes, c'est un rêve devenu réalité de travailler sur un projet comme celui-là », dit-elle.

Originaire de la baie de San Francisco, Moorjani a déménagé en Inde au début de sa carrière pour se consacrer au métier d'actrice, un parcours que reflète son personnage de Kamala, doctorante en biologie à Caltech. Lorsqu'on lui demande si elle s'identifie au rôle qu'elle partage, elle répond : « J'ai tellement de points communs avec Kamala, plus que de différences. Le plus important, c'est que nous sommes toutes les deux le genre de femmes qui ont des attentes très élevées envers elles-mêmes et qui recherchent la perfection à bien des égards : parfaites au travail, parfaites pour la famille, parfaites pour la fille. Cela peut souvent nous empêcher de poursuivre nos rêves, voire de savoir ce que nous voulons vraiment, car nous voulons simplement rendre tout le monde heureux. »

Pour Kamala, tiraillée entre ses obligations familiales et la perspective de s'engager sur un chemin inexploré, l'évolution de son personnage se manifeste par sa confiance croissante en elle-même et sa capacité à discerner ce qui lui est destiné et ce pour quoi il vaut la peine de se battre. L'épanouissement de Moorjani, en tant que personne et actrice, s'est également ancré dans sa résilience face à sa carrière. Telle est la magie de Mes Premières Fois, qui s'attaque courageusement à la représentation du glissement entre désirs intérieurs et attentes extérieures – une lutte universellement identifiable. À la fois drôle et sincère, la série encourage l'imperfection alors que l'école reprend ses cours en présentiel après une année passée derrière les écrans d'ordinateur.

Pour ceux qui suivent la chronologie de Devi, Moorjani revient sur son propre parcours scolaire. « Le conseil que je donnerais à la jeune fille que j'étais au lycée, c'est : tu n'as besoin de l'approbation de personne », dit-elle. « Ta singularité, que tu penses parfois devoir cacher, est en réalité ta plus grande force et ce qui te mènera loin dans la vie. Ne laisse jamais personne ternir ta lumière, continue simplement à briller davantage chaque jour. »

ÉCRIT PAR ANDE EDMUNDS

PHOTOGRAPHIE DE JESSE VOLK

Source : magazine Cultured